Communiqué du 18 juillet 2025 : les nouvelles recommandations de l’HAS, une avancée limitée


Après plus de deux ans d’attente, les recommandations de la HAS (Haute Autorité de santé) pour la prise en charge des adultes trans viennent de sortir. Nous tenons à remercier les associations trans qui ont travaillé et fait porter les revendications trans au sein du groupe de travail de la HAS pour produire ces documents. Les recommandations sont une guide pour les médecins prenant en charge des personnes trans. Elles n’ont pas valeur de loi, mais les médecins peuvent s’appuyer sur ces recommandations pour d’une part accompagner dans la transition médicale et d’autre part défendre leurs pratiques en cas d’attaque institutionnelle. Ces recommandations permettent d’uniformiser des pratiques de soins et de les diffuser à une plus large échelle. Les associations de pairs et les usagers peuvent aussi s’y appuyer pour faire valoir leurs droits  des médecins récalcitrants ou transphobe.

Pour rappel, les dernières recommandations dataient de 2009 et préconisaient une prise en charge pluridisciplinaire très binaire avec un parcours unique, un suivi psychiatrique de 2 ans avant toutes interventions ou prise d’hormones et a donné naissance à la non regrettée SOFECT. Les nouvelles recommandations vont totalement à l’encontre des précédentes. Elles affirment notamment qu’il n’y a pas de parcours de transition type et que la prise d’un traitement hormonal n’est plus obligatoire pour avoir accès à des opérations (hors opérations le nécessitant pour des raisons médicales).

La place des psychiatres et psychologues a été nettement réduite, même s’ils sont toujours présents. Par exemple, la transidentité ne fait plus l’objet d’une expertise psy et les certificats ne sont plus obligatoires pour la prise d’hormones et les chirurgies, mais demandés au cas par cas. Les modalités de prise en charge des personnes trans se rapprochent de celles des cis. Les médecins généralistes sont placés au cœur de la prise en charge avec un avis plus que favorable à l’ouverture de la primo-prescriptions de testostérone à ces derniers. Le rôle des associations trans est également vraiment mis en avant et il est recommandé aux médecins d’orienter leur usagers vers ces dernières. En bref, un pas vers la reconnaissance de l’autodétermination des personnes trans.

Nous saluons cette avancée partielle dans la prise en charge des personnes trans, surtout ce contexte de transphobie décomplexée. Ces recommandations entérinent des pratiques qui étaient déjà plus ou moins à l’œuvre en France et nous espérons qu’elles se généralisent sur l’ensemble du territoire et ouvrent le pas pour un meilleur accès aux soin et une meilleure autodétermination.

Nous avons cependant plusieurs réserves sur ces recommandations. La HAS reste assez vague sur la place des psychiatres et de la psychiatrisation. Les attestations ne sont plus obligatoires mais peuvent être demandées au cas par cas, ce qui risque de maintenir la situation actuelle et laisse les personnes trans atteintes de troubles psy avec les même difficultés qu’actuellement. De plus, certaines pratiques ne sont pas mentionnées notamment la prise d’Andractim en effet local ou en guise de THS par des personnes non binaires, ou les chirurgies de la silhouette. Également, bien qu’il soit fait mention que l’obésité n’est pas un critère de refus pour une mammectomie, ce n’est pas le cas des autres chirurgies alors que l’on sait que la grossophobie y est aussi un facteur discriminant. 

Enfin, il est fait mention d’un “délai de réflexion raisonnable et proportionnel” avant une prise en charge, ce qui est bien trop vague et ouvre la porte à des abus. 

Nous tenons à rappeler à regret que ces recommandations concernent seulement les personnes majeures ; le volet dédié aux 16-18 ans initialement prévu il y a deux ans est aujourd’hui absent. Quand bien même les transitions des mineurs impliquent enjeux éthiques, on ne peut que penser que cette frilosité vienne des pressions des lobbies anti-trans. (Pour plus de détails, nous vous renvoyons au communiqué du ReST https://reseausantetrans.fr/2025/07/18/haute-autorite-sante/.) Les recommandations sur les personnes trans mineures seront étudiées dans un second temps. 

Nous restons attentifs aux résultats de ces recommandations futures et nous continuerons à œuvrer pour l’accès au soin des personnes trans sur le territoire d’Ille-et-Vilaine et en Bretagne avec les autres associations trans de la région.

Après plus de deux ans d’attente, les recommandations de la HAS (Haute Autorité de santé) pour la prise en charge des adultes trans viennent de sortir. Nous tenons à remercier les associations trans qui ont travaillé et fait porter les revendications trans au sein du groupe de travail de la HAS pour produire ces documents. Les recommandations sont une guide pour les médecins prenant en charge des personnes trans. Elles n’ont pas valeur de loi, mais les médecins peuvent s’appuyer sur ces recommandations pour d’une part accompagner dans la transition médicale et d’autre part défendre leurs pratiques en cas d’attaque institutionnelle. Ces recommandations permettent d’uniformiser des pratiques de soins et de les diffuser à une plus large échelle. Les associations de pairs et les usagers peuvent aussi s’y appuyer pour faire valoir leurs droits  des médecins récalcitrants ou transphobe.

Pour rappel, les dernières recommandations dataient de 2009 et préconisaient une prise en charge pluridisciplinaire très binaire avec un parcours unique, un suivi psychiatrique de 2 ans avant toutes interventions ou prise d’hormones et a donné naissance à la non regrettée SOFECT. Les nouvelles recommandations vont totalement à l’encontre des précédentes. Elles affirment notamment qu’il n’y a pas de parcours de transition type et que la prise d’un traitement hormonal n’est plus obligatoire pour avoir accès à des opérations (hors opérations le nécessitant pour des raisons médicales).

La place des psychiatres et psychologues a été nettement réduite, même s’ils sont toujours présents. Par exemple, la transidentité ne fait plus l’objet d’une expertise psy et les certificats ne sont plus obligatoires pour la prise d’hormones et les chirurgies, mais demandés au cas par cas. Les modalités de prise en charge des personnes trans se rapprochent de celles des cis. Les médecins généralistes sont placés au cœur de la prise en charge avec un avis plus que favorable à l’ouverture de la primo-prescriptions de testostérone à ces derniers. Le rôle des associations trans est également vraiment mis en avant et il est recommandé aux médecins d’orienter leur usagers vers ces dernières. En bref, un pas vers la reconnaissance de l’autodétermination des personnes trans.

Nous saluons cette avancée partielle dans la prise en charge des personnes trans, surtout ce contexte de transphobie décomplexée. Ces recommandations entérinent des pratiques qui étaient déjà plus ou moins à l’œuvre en France et nous espérons qu’elles se généralisent sur l’ensemble du territoire et ouvrent le pas pour un meilleur accès aux soin et une meilleure autodétermination.

Nous avons cependant plusieurs réserves sur ces recommandations. La HAS reste assez vague sur la place des psychiatres et de la psychiatrisation. Les attestations ne sont plus obligatoires mais peuvent être demandées au cas par cas, ce qui risque de maintenir la situation actuelle et laisse les personnes trans atteintes de troubles psy avec les même difficultés qu’actuellement. De plus, certaines pratiques ne sont pas mentionnées notamment la prise d’Andractim en effet local ou en guise de THS par des personnes non binaires, ou les chirurgies de la silhouette. Également, bien qu’il soit fait mention que l’obésité n’est pas un critère de refus pour une mammectomie, ce n’est pas le cas des autres chirurgies alors que l’on sait que la grossophobie y est aussi un facteur discriminant. 

Enfin, il est fait mention d’un “délai de réflexion raisonnable et proportionnel” avant une prise en charge, ce qui est bien trop vague et ouvre la porte à des abus. 

Nous tenons à rappeler à regret que ces recommandations concernent seulement les personnes majeures ; le volet dédié aux 16-18 ans initialement prévu il y a deux ans est aujourd’hui absent. Quand bien même les transitions des mineurs impliquent enjeux éthiques, on ne peut que penser que cette frilosité vienne des pressions des lobbies anti-trans. (Pour plus de détails, nous vous renvoyons au communiqué du ReST https://reseausantetrans.fr/2025/07/18/haute-autorite-sante/.) Les recommandations sur les personnes trans mineures seront étudiées dans un second temps. 

Nous restons attentifs aux résultats de ces recommandations futures et nous continuerons à œuvrer pour l’accès au soin des personnes trans sur le territoire d’Ille-et-Vilaine et en Bretagne avec les autres associations trans de la région.